Hyperprolificité chez la truie Des performances de fertilité toujours au rendez-vous
Les élevages porcins français ont ces dernières années régulièrement améliorés leurs performances d’élevage, à commencer par les critères de reproduction. Une étude menée par l’Ifip-Institut du porc vient pourtant confirmer la persistance des problèmes de viabilité des porcelets issus de grandes portées. Malgré tout, les performances de fertilité ne sont pas affectées par des prolificités élevées.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
Hauts niveaux de prolificité
« L’amplitude des troubles varie selon les élevages et les années, en particulier en cas de syndrome d’infertilité saisonnière », souligne l’Institut du porc. En réalité, plusieurs pistes, outre l’hypothèse sanitaire, peuvent être soulignées. Ces pistes sont « le plus souvent multifactorielles et dépendante de la conduite d’élevage ». Ainsi, les spécialistes pointent du doigt les hauts niveaux de prolificité des truies modernes. « Ces niveaux posent des problèmes de conduite spécifique et les producteurs de porcs demandent que soient mises en place des solutions permettant de limiter la mortalité néonatale », poursuit l’institut. Ce dernier a donc lancé une veille scientifique concernant les problèmes d’infertilité, au niveau nationale mais également à l’étranger. Quatre pistes/actions principales se dégagent :
- Identification de techniques permettant d’optimiser la fertilité et la conduite du poste reproduction ;
- Recherche de partenariats internes et externes afin de prendre en compte l’aspect multifactoriel des problèmes de reproduction (sanitaire, conduite….) ;
- Co-animation du groupe « Reproduction » dans l’unité mixte de recherche Ifip-Inra « Ingénierie des systèmes de production porcine ». Ce groupe a pour objectif d’identifier les priorités d’étude et de partenariats ;
- Enfin, participation au groupe de travail « Hyper-prolificité ».
Plus de mortalité périnatale
« L’augmentation des niveaux de prolificité a entraîné un fort accroissement de la mortalité périnatale », soulignait en février 2010 Sylviane Boulot (Ifip-Institut du Porc), à l’occasion des 42e journées de la recherche porcine à Paris.
Les résultats en brefMalgré des pertes en maternité plus élevées, les troupeaux les plus prolifiques ont les meilleures performances de sevrage et de reproduction sans dégradation de la longévité des truies. Les performances ultérieures pendant la période sevrage-vente (indices, Gmq, pertes et saisies…) ne sont pas dégradées et les troupeaux les plus prolifiques ont les meilleures productivités. En tenant compte de dépenses de santé et de consommations d’aliment « truies » plus élevées, et dans le contexte économique et réglementaire actuel, les troupeaux prolifiques dégagent de meilleures marges, avec environ 200 €/truie/an d’écart entre les groupes extrêmes. |
La résultante est que ces hauts niveaux de performance exposent « potentiellement » les truies à des troubles de la reproduction. C’est pourquoi l’Ifip a lancé une étude en vue « d’évaluer l’ensemble des conséquences des prolificités élevées sur les performances techniques et économiques des élevages de production français », résumait la spécialiste de l’institut.
Les éleveurs parviennent encore à compenser les effets secondaires
Cette étude repose sur des données extraites des bases de données nationales de gestion des troupeaux de truies (Gttt) et de gestion technico-économique (Gte). Elle synthétise plus précisément les résultats annuels moyens calculés de 2007 collectés dans 2226 élevages suivis en Gttt et 1320 élevages suivis en Gte. « Cette analyse confirme que, dans le contexte technique et réglementaire actuel, les éleveurs français parviennent encore à compenser les effets secondaires de l’hyperprolificité, sans dégrader la longévité des truies et les performances technico-économiques » notait en premier lieu Sylviane Boulot. Mais l’étude pose également une question d’importance : « faut-il ou non mettre en œuvre des stratégies spécifiques pour gérer les porcelets chétifs ou surnuméraires ? Ou pour gérer ces truies à besoins élevés ? », résumait-elle, s’interrogeant également sur l’efficacité future de ces stratégies « à des niveaux supérieurs de prolificité ou dans d’autres types de conduites ? »
Pour aller plus loin
|
Pour accéder à l'ensembles nos offres :